lundi 30 janvier 2012

Eadran-Chù Sé


Eadran-Chu Sé       altitude 550m       68kms
Lundi 30 janvier

Le jour se lève sur un ciel couvert mais les nuages s'évanouissent tandis que nous petit déjeunons de sanwichs sur le marché qui se met en place.
A coups de machette une vieille dame nous taille un régime de bananes pour la journée.
La fète du Tèt est maintenant terminée.Ecoliers et collègiens par petits groupes se rendent à leur établissement.Dans le vent flottent les banières du parti communiste tandis que les hauts parleurs diffusent des informations.Quelques hello jaillissent du bord de la route.Des ados rigolards se retournent sur leur moto pour nous dire hello!
Sur une remorque qui nous dépasse il y a toute une famille qui nous observe pédalant.
Le petit signe de la main que je leur adresse déride tout le monde et le papy nous adresse
des grands signes chaleureux.Les Vietnamiens sont ainsi,un peu fermés.Il suffit de faire le premier pas et la glace est rompue.Si on peut placer un mot ou deux en Vietnamien c'est encore mieux.

Dans la buvette où nous nous arrètons boire un café glacé le vent tourbillonant chahute les toiles qui servent de parasols ainsi que les hamacs.Qu'il fait bon s'attarder dans ce lieu.
Après une descente de plusieurs kms la route qui emprunte une ligne de crète dans un paysage de lande est bordée de décharges.
Il est difficile de savoir où on est dans ces agglomérations ininterrompues car il n'y a aucun panneaux d'entrée de ville.Seules le bornes indiquent le kilométrage .




Buon Ma Thuot -Eadran


Buon Ma Thuot-Eadran 87 kms altitude 500m
Dimanche 29 janvier

Il a plu dans la nuit et le ciel maussade du lever du jour ne présage rien de bon pour la journée.La sortie de la ville est interminable.L'aglomération s'étend au-delà de 10 kms .
Faux plat montant et vent contraire se conjuguent pour nous ralentir sévèrement.
Un dimanche matin il ne devrait pas y avoir de trafic pensons nous.C'est tout le contraire.
Finie la petite route tranquille de ces deux derniers jours .Nous retrouvons les bus qui klaxonnent méchament.C'est ainsi que nous parvenons épuisés à Buon Ho après 43 kms vers 11h alors que tombent les premières gouttes.
Une buvette nous offre un abri le temps de boire un café.La pluie redouble et semble s'installer pour la journée.Nous allons manger ;c'est nouilles ,comme ce matin.Quand nous allons pousser la porte d'une chambre d'hote ,le vent commence à chasser les nuages .Nous reprenons la route et maintenant le vent est latéral.Les montées se succèdent pour atteindre l'altitude de 900mètres dans le brouillard et il fait frais.
.Cette région des plateaux est réputée ventée.Par une succession de montées et descentes nous parvenons à Eadran petite ville qui s'étire en descente au bord de la route.
Il est 16h quand nous poussons la porte d'une chambre d'hôtes.Le patron de l'hotel s'est endormi sur une banquette derrière son comptoir.Je dois crier ,taper sur le comptoir pour le réveiller.
La nuit est tombée sur la ville maintenant éclairée faiblement par les vitrines.En ce dimanche soir les restaus sont fermés.Sur la place en terre rouge du marché nous allons avoir un diner original dans une gargotte en plein vent.
Une dame fait cuire des mini crèpes dans des petits plats sur la braise tandis que grillent des brochettes.On nous apporte des feuilles carrées translucides dérivées du riz dans lesquelles on dispose une crèpe,de la salade ,des brochettes et des épices ;une fois roulé cela devient un excellent nem.C'est la seconde fois que nous dégustons ce qui semble ètre une spécialité locale.
Même si depuis les crètes on a un point de vue panoramique ,cette étape n'offre pas de paysages fabuleux .Donc pas de photos.

samedi 28 janvier 2012

Krong No Buon Muathot


Krong No-Buon Mathuot 97kms
Samedi 28 janvier

Au lever du jour nous sommes sur la place pour déjeuner d'une soupe de nouille.
Le marché est déjà installé .J'y achète des bananes sauvages qui sont plus petites mais délicieuses.

La route longe un grand lac artificiel qui ne figure pas sur la carte Reise 1/600 000.Cette carte est bien jolie mais les villages qui y sont indiqué se nomment autrement sur place.
Depuis un pont on peut voir des maisons flottantes.



A patir de Lien Son nous traversons une vaste plaine où s'étale des rizières .Des paysans y sont occupés à éclaircir les pieds de riz.L'activité agricole se découvre dans toute sa diversité.












A Buon Mathuot ,ville de 300 000 habitants où nous ferons étape l'armée américaine fut anéantie par surprise par le Vietcong .Cette bataille déterminante entraina à sa suite la chute de Saigon et la fin de la guerre du Viet Nam .Dans la ville flottent de nombreuses
banières représentant Ho Chi Minh.



Des casques Vietcongs sont utilisés en guise de casques de moto.
A la recherche d'un hotel indiqué par le Loneley nous peinons à nous repèrer et les renseignements qu'on nous donne ne nous aident pas beaucoup.
Nous aimerions qu'un ange gardien débarque.Le voici qui s'avance vers nous de son popre chef,sous les traits d'un jeune chauffeur de taxi et il parle anglais en plus: « Follow me please.
Cinq minutes plus tard nous sommes devant l'hotel.
Nous avons retrouvé par hasard Charlotte et Mathieu des jeunes français que nous avons rencontré à Dalat avant hier.Ils font un tour du monde .


5 sur la moto:record battu


Dalat Krong No

Dalat-Krong No 124 kms +10 kms de détours
7h15 de vélo     altitude 580m

La polaire est de mise pour entamer la longue descente de Dalat à 7h du matin.
C'est une longue étape qui commence.Vers le km 30 nous prenons une route secondaire
Le trafic y est très agréable .De nouveau on nous adresse des bonjours et des sourires.
Au km 60 un panneau indique pente à 10%;c'est parti pour une ascencion qui va durer une dizaine de kms .

Des vergers d'arbres aux fleurs blanches qui nous sont inconnus
se succèdent :ce sont des caféiers.
Devant les maisons sèchent sur des grandes toiles du café .

La région produit le meilleur café du Viet Nam et je dirais même du monde mais le propos n'engage que moi.
Sur l'autre versant c'est la route des amoureux qui stationnent par petits groupes ,à moto évidemment.Sur un long parcours quelques pauses sont nécessaires.
C'est dans des petits café de villages autour d'un délicieux café glacé.
A un carrefour nous hésitons ,la carte n'étant d'aucun secours.Les deux jeunes filles qui attendent au bord de la route ne savent pas ;l'une d'elles prend son portable .Une minute plus tard elle confirme la direction.
Krong No est à quelques kms .La route franchit un petit pont et se transforme en piste caillouteuse dans un vallon encaissé où le soleil ne parvient plus .Au détour d'un virage
les premières maisons annoncent Krong No gros village paisible où nous arrivons à 16 heures.
Nous connaissons maintenant le nom Vietnamien des Chambres d'hôtes ;Nha nghi
Celle qui nous intéresse est de plain pied ,un avantage pour charger et décharger les bagages.A la nuit tombée nous dinons en plein air sous les étoiles .La température
est douce et agréable .


jeudi 26 janvier 2012

Dalat

Jeudi 26 janvier
Dalat

Ce nom évoque pour moi une base américaine pendant la guerre du Viet Nam.
C'est devenu une ville touristique sise sur un plateau entouré de monts verdoyants.
La ville est ramassée autour du grand lac de Xuang Hong.



Quelques pagodes et églises à visiter ,le palais du dernier empereur Bao Dai qui au départ des français en 1954
s'est réfugié en France où il est mort en 1997.Rien de fabuleux à voir dans le palais sinon son cadre :le palais ,situé dans une pinède,domine toute la ville.


Toute proche de là ,la folie Hang Nga peut plaire aux inconditionels de Gaudi.Imaginée par sa propriétaire MmeDang Viet Nga une architecte la maison folle offre escaliers ,passages fantomatiques,salles avec stalactiques .Au l
ilieu de ce fatras il y a des chambres ,des salons.
Le père de l'artiste fut le second président après Hô Chi Minh.
Ce soir nous avons diné dans un restaurant pour changer des gargottes sous prétexte de goûter le vin de Dalat.Il est bon mais à l'instar du café si particulier on pouvait s'attendre à autre chose.
Silence radio peut ètre pendant quelques jours car nous partons pour plusieurs étapes ou il n'y aura pas d'internet.



mercredi 25 janvier 2012

500 kms en bus de Bentré à Dalat


De Bentré à Dalat :500 kms en bus

Traverser Saigon en vélo est une épreuve rude et inutile ,c'est se colletiner plusieurs dizaines de kms d'agglomération dans un trafic intense ,donc une concentartion de tous les instants sur une journée.Il fallait trouver une autre solution.
Hier soir à la gare routière nous avons fini par trouver un bus direct pour aller à Dalat.Pourquoi ce saut de 500kms ?
Parceque le temps imparti ne nous permettra pas de rester dans le cadre du visa :nous devons sortir du Viet Nam avant le 18 février.Le jeune homme qui s'occupe de cette ligne
parle anglais mais donne des infos contradictoires.Les chauffeurs de bus ont réputation d'ètre magouilleurs.Alors nous avançons à pas feutrés dans la discussion.
Ayant l'assurance que nos vélos seront pris nous avons rendez vous le lendemain à 6H30 pour partir à 8h.
Ce matin il fait encore nuit quand nous roulons sur la voie rapide dans la douce température.
Notre homme qui s'appelle Léo nous attend devant son bus orange.Je demande à avoir des tickets .Contrarié il m'accompagne au guichet.Le bus qui est de taille moyenne n'a pas de soute et dans le coffre à bagages les vélos ne peuvent contenir.La détermination de Léo vient à bout de tout: Les vélos voyageront au fond du bus;Au final Léo empoche un supplémént et nous ,nous sommes contents d'avoir résolu le problème de la traversée de Saigon et aussi de prendre quelques jours d'avance.
Curieusement il y a un chauffeur et 3 accompagnateurs tous attentionnés envers les passagers .Il n'y a plus de place ;qu'à cela ne tienne des tabourets en plastique apparaissent.La porte ouverte l'accompagnateur hèle les passants.Le chauffeur klaxonne en permanence pour tenir son horaire.Voyant la petite route qui part à l'assaut des premiers contreforts de la montagne j'éprouve des regrets de ne pas ètre sur le vélo.
Nous allons gravir 1500m de dénivellée et à l'arrivée en fin d'après midi c'est la fraicheur qui nous accueille et il faut mettre les polaires d'urgence.Dans l'hotel Chau au Europa que nous avons choisi car le patron parle français il ne reste qu'une chambre à 3 lits.En raison
de la fète du Tèt tous les hotels sont full et les tarifs augmentent de 60%


mardi 24 janvier 2012

Tra Vinh -Bentre

Petite route de traverse entre les bras du Mékong



Presque un océan:le Mékong


Bateau de pèche traditionel sur le Mékong


Ce n'est pas fini .Il va démarrer avec un cageot sur les genoux

Une position très courante chez les Vietnamiens

Mardi 24 janvier 53kms

Rejoindre Ben Tré c'est le but modeste aujourdhui.Le ciel est couvert et la température est agréable .Ce matin la carte ne nous est d'aucun secours .Il faut encore moins compter sur les pancartes .Il ne reste qu'à demander notre chemin ,c'est ce que nous ferons toute la matinée avec des accueils très variés.La rue prise au hasard est très longue puis se prolonge par un chemin dégradé et finit par devenir une petite route tranquile qui vagabonde dans la jungle.Un ferry nous fait franchir le puissant Mékong en diagonale pour tenir le cap.Des touffes de terre arrachées aux montagnes flottent vers le proche océan.Ben Tré est une ville de plus de 100 000 habitants comparable à Tra Vinh pour sa douceur de vivre .Un pont récent enjambe un bras du Mékong.La ville est bien tenue et les constructions sont récentes.Saigon est à moins de 100kms.Nous n'y passerons pas
à vélo.Trop d'énergie à laisser inutilement.
En fin d'après midi nous partons à la recherche du terminal des bus sur la voie rapide. Un scooter s'arrète à notre niveau et un homme de 75 ans ,visage fin et souriant s'adresse à moi .Are you from? .We are french.
La discussion se poursuit en français qu'il manie dans un style classique rarement usité de nos jours.
« Permettez moi de me présenter :Lé Duc » Il était instituteur.Avec son accent asiatique et sa voix fluette il semble sorti de l'album de Tintin ,le lotus bleu.Dans le fatra sonore de la voix rapide je peine à le comprendre ;nous nous arrètons sur le trottoir.
Aimez vous la musique?
-Oui -
Vous chantez
-Non
-moi je chante .Et il entonne une chanson à succès de Luis Mariano des années 50 qui traduit la mélancolie d'un amour perdu.Et il éclate de rire . »Un ami m'attend ,sinon nous aurions pu continuerà bavarder. »
Il nous accompagne devant la gare routière que nous cherchions puis se fond dans la trafic de cette fin de journée.Je suis encore sous le charme de cette rencontre.
Cette journée se veut sous le signe de la chanson .L'hotel d'état où nous sommes logés luxueusement a son restaurant au rez de chaussée qui fait aussi karaoké quand tombe la nuit.
De la voix fausse d'adulte à celles d'enfants qui détonnent ,le florilège qui nous parvient nous incite à mettre les boules Quiès plus tôt que prévu.

lundi 23 janvier 2012

Le nouvel an dans le delta du Mékong


Lundi 23 janvier

Tra Vinh – vers la plage de Bà Dong

Ce jour est particulier pour les Vietnamiens.C'est à la fois le jour de l'an et noèl et il correspond au nouvel an lunaire
Les esprits des anciens sont invités à revenir dans leur maison et à minuit il faut faire le plus de bruit possible avec des tambours.Le jour qui précéde les Vietnamiens aplanissent tous les problèmes pour appeler la chance à l'aube de la nouvelle année.
On sent une différence dans l'attitude des gens.

Dès le matin ,alors que nous demandons notre chemin à trois femmes ,elles nous racontent plein de choses(en Vietnamien) en nous désignant leur maison.N'étant pas en avance nous en restons là.
Le but de la journée est d'aller tout en bas du delta du Mékong à la plage de Bà Dong au bord de la mer de Chine puis de rentrer par les rizières.
Pour nous rappocher du Mékong nous quittons la route principale pour passer par le village de My Long .La route est moins fréquentée.
Dans un cul de sac un homme ,ayant atteint les limites de son anglais nous invite à le suivre sur un chemin de traverse .Ayant rejoint une route il écrit sur mon carnet un message en Vietnamien pour demander notre chemin.Il va nous servir.
Par un chemin de sable nous nous aventurons dans une campagne où sont creusées des sortes d étangs qui se rempliront à la mousson.

Enfin la nature sans partage! ,le silence, ce luxe rare en Asie.On s'entend pédaler,on n'entend le bruit du vent.

Pour demander le chemin je me dirige vers deux hommes assis devant un abri ;l'un s'éloigne,l'autre sans écouter ce que je vais lui dire fait un signe négatif de la main.
Il n'y a pas si longtemps on interdisait de parler aux étrangers.
Il est bientôt midi .Dans l'entrée d'une maison cossue est garée une vintaine de motos.
L'homme à qui nous nous adressons nous entraine chaleureusement vers sa maison
Dans ses paroles je reconnais le mot bia (bière)
Nous laissons nos chaussures près d'une vingtaine de leurs semblables et nous nous asseyons sur le sol de faïence pour nous joindre à une vingtaine d'hommes
.
Ici on fète le nouvel an et on nous apporte des bières.Accueillir des étrangers est visiblement un plus.Les bières s'envolent vers le ciel pour un toast « yôô »et l'opération se renouvelle régulièrement.Nous faisons comme eux et cela leur plait bien.
Des coupelles sont avancées vers nous qui contiennent crevettes ,porc,,oeufs.
Un homme très classe se détache de l'asemblée pour venir s'asseoir à nos cotés.ll essaie de nous parler anglais puis me remet sa carte.J'y lis :director seafood factory.Il est dit dans le Loneley que les Vietnamiens aiment bien échanger les cartes de visite .Avant de partir je me suis confectionné des marque page où figurent mon mail,mon blog et l'itinéraire de notre voyage.C'est l'occasion de placer le premier.
Quand les premiers invités se lèvent nous remercions et prenons congé.Le moment fut délicieux méme si la barrière de la langue nous a pas permit de poser toutes les questions
que l'on a prètes.
En roulant je pense règulièrement à Barrage contre le Pacifique ,roman de Marguerite Duras qui se passe ici.Il me tarde de le lire en rentrant.
La matinée est trop avancée pour espèrer faire la boucle prévue.Retour vers Tra Vinh poussés par un vent génèreux.Ce soir il promène ses rafales dans les rues et on a presque frais pour la première fois depuis notre arrivée en Asie.,



Tra Vinh by night




dimanche 22 janvier 2012

De Sà Dec à Tra Vinh


                                                        Sà Dec -Tra Vinh 100 kms
                                                             Samedi 21 janvier

L'écriture Vietnamienne

Nous avons la bonne surprise en arrivant au Viet Nam de découvrir des panneaux indicateurs écrits en caractères latins.Rien à voir avec la présence coloniale française récente.C'est Alexandre de Rhodes un missionaire jésuite français qui pour évangéliser le pays fit adopter l'écriture latine.A son retour d'occident il fut condamné à mort pour cela mais s'en tira par une expulsion.Curieusement l'écriture latine a survécu.
La prononciation peut ètre très différente de celle du français ;par exemple le r qui se prononce ye.
Les femmes Vietnamiennes sont souvent vètues de pyjama et du fameux chapeau conique.
Sà Dec a une grande avenue style des pays communistes .Il y avait peu de trafic quand nous y sommes passé.Aussi une statue géante de l'oncle Hô.
J'ai évalué l'étape du jour à 50 ou 60kms .
Après 30 kms ininterrompus d'agglomération nous sommes à Vinh Long .Pour avoir une idée de la circulation il suffit d'imaginer une manif avec 50 OOO participants à moto .
Notre sauveur.
Prendre la route secondaire qui va à Tra Vinh n'est pas facile à défaut de panneaux .Il faut tourner à gauche mais où?Je vais demander à cet homme debout devent un immeuble.Il ne comprend pas ce que je veux.Comme souvent quelqu'un s'approche .C'est un motocycliste la cinquantaine visage un peu malicieux .Je lui montre sur la carte la route qui va à Tra Vinh.Il a compris tout de suite et nous fait signe de le suivre.Nous enchainons les rues qui bouchonnent .Il veille à ne pas nous distancer.Un quart d'heure plus tard il s'arrète nous désigne la route avec un geste de la main:tout droit .Il ajoute des commentaires Vietnamiens et sans attendre nos remerciements il esquisse un vague geste .Il est déjà reparti dans la marée pétaradante.
Sans lui cela aurait été mission difficile.

Le temps de manger on aimerait bien s'isoler du bruit ;impossible ,les gargottes sont toujours au bord de la route.Au Viet Nam on peut commencer à déjeuner à 11h du matin .
Cela convient bien à notre rythme de cyclovoyageurs qui se lèvent tôt.
L'après midi l y atoujours moins de monde sur la route ,visiblement certains font la sieste .Dans les café au bord de la route entre les tables il ya des hamacs .Alors si une petite sieste vous tente!
Il nous reste une vingtaine de kms à parcourir après le repas .Celà fera le double de mes prévisions .Heureusement Evelyne n'est pas rancunière!
La route s'évade enfin des agglomérations et le trafic devient gentil.Nous avons la vue sur des rizières.
Aux nombreuses traversées de ponts on voit la rivière qui s'enfonce en serpentant dans la jungle profonde.
A notre arrivée à Tra Vinh nous découvrons une ville bien différente de celles déjà traversées.Elle est avenante,propre.A la place des bas cotés de terre il y a des trottoirs.
Tout semble neuf.Les rues sont ombragées.Le petit vent de mar apporte de la fraicheur.C'est la ville qu'il nous faut pour prendre un peu de repos !
Demain c'est le jour de l'an où commencent les festivités du Tèt.
Le Palace hotel mérite bien son nom.C'est un hotel cossu situé dans une rue ombragée très calme tout en étant à 5mn du centre très animé.L'accueil est sympathique mais personne ne parle anglais .Avec forces mimiques et le GPALEMO d'Evelyne nous parvenons à nous mettre d'accord.Dans cette grande batisse les chambres sont fraiches.Nous rencontrons Chris et Elvira des cyclotouristes hollandais qui teminent un voyage entrepris en Thaïlande.A plusieurs reprises ils ont parcouru le Laos à vélo et nous prédisent le calme

.

samedi 21 janvier 2012

Le Sà Dec de Margueritte Duras


Chaù Doc -Sà Dec 108kms

Depuis notre arrivée en terre asiatique nous n'avons connu que le plat pays.
Seules montées les ponts.Les locaux qui n'ont qu'un seul pignon sur leur vélo mettent pied à terre.
Pour rejoindre Sà Dec nous pouvons suivre les méandres du Mékong par une petite route.Il faut pour cela faire en sens inverse les 15kms derniers kms d'hier.L'étape serait longue (peut ètre 140kms) sur une petite route probablement en milieu habité en permanence.Evelyne appréhende cette étape.Nous allons prendre la nationale qui va à Saigon sur 60kms ensuite ce sera une route plus petite
.
Les joies de la circulation Vietnamienne
Nous allons connaître l'enfer de la circulation vietnamienne entre Chaù Doc et Long Xuyen dans une foule de motos qui vont en tous sens.
A priori on est en sécurité sur la vague bande d'arrèt d'urgence .Pourtant on est doublé par la droite .Les motos y circulent aussi à contresens et dans ce cas de figure on se croise par la gauche.
Parfois une moto qui arrive d'en face vous coupe le passage pour traverser l'avenue en diagonale .Il faut se méfier aussi des vélos qui sortant d'un chemin de terre prennent de l'élan et ne marquent pas de temps d'arrèt.Il y a aussi la voiture ou le bus que l'on suit ,qui s'arrète brutalement sur la voie et le chauffeur s'en va.Pour reintègrer sa place dans le trafic il faudra s'imposer.Tout cela se passe dans un brouhaha intense ponctué de tutut,tutut incessants.
Les bus ,tout le monde le sait sont des véhicules prioritaires ils s'annoncent à longs coups de klaxonnent agressifs: « poussez vous de là ,c'est ma route ! »
Dans cette forèt mouvante pas question de freiner ,c'est trop dangereux: on évite,on dévie sa trajectoire.Il y accord tacite et personne ne perdrait son temps à rouspèter.
Cet exercice demande une concentration de tous les instants.Dans mon rétro je surveille aussi la présence d'Evelyne .Au cas où on se perdrait de vue Evelyne et moi on a la ressource de se contacter par sms ,nos mobiles le permettent.
Loin de m'impressioner cet exercice me conduit à la jubilation sans pouvoir l'expliquer.

Après avoir pris un ferry nous découvrons sur l'autre rive une route tranquille ,paisible .
Il nous reste 35 kms à parcourir.
Le restaurant où nous jetons l'ancre est un havre de paix avec des courants d'air bienfaisant.Je commande 2 thés à une serveuse ;elle éclate d'un rire communicatif .
Ce n'est pas la serveuse .Ambiance assurée dans la salle.

Le café Vietnamien (Qa Phé) a un goùt bien particulier ,plus doux ,beaucoup plus savoureux que le notre .Nous sommes d'accord Evelyne et moi :c'est le meilleur café que nous n'ayons jamais bu.
Il se décline de trois façons :
Café noir (café den nom) dans une petite tasse et sa mini cafetière.
Café au lait (café nom) dans un grand verre
Café avec de la glace pilée (café dà) dans une chope à bière avec une paille.
Cet après midi nous roulons entre rizières et canaux.Il y circule de nombreuses barcasses de pècheurs et des bateaux qui font du cabottage.

Dans les villages que nous traversons flottent des banières rouge et or avec les insignes de la faucille et du marteau.
Sà Dec est une ville de 108 000 habitants qui jouxte un réseau de canaux.
L'amant ,le fim de JJ Annaud y fut tourné.La mère de Margueritte Duras y était directrice d'école de filles.
Difficile de trouver l'hotel Phuong nam indiqué par le Loneley qui n'a pas écrit l'adresse .
Je demande à plusieurs personnes .Certaines passent leur chemin avec un sourire gèné.
Des bras montrent la direction.Enfin un jeune homme réfléchit un moment ,enfourche son scooter et nous fait signe de le suivre.5mn plus tard il nous désigne l'hotel.
Kam eun!(merci)
C'est un hotel de standing avec des des boiseries et des parquets vernis.La jeune réceptioniste ne parle pas anglais mais il y a toujours quelqu'un qui arrive pour assurer.
Le marché local s'étale au bord du canal .C'est un endroit foisonnant.Les marchandises
vont et viennent par le canal


jus de canne à sucre
.On circule difficilement dans les couloirs du marché qui sont envahis par les motos.J'aurais aimé venir ici quelques années plus tôt à l'époque où il n'y avait que des vélos.On a l'impression que jamais ne s'arrète l'activité en Asie.
Dans la gargotte où nous dinons la cuisinière qui a la jovialité d'une Khmère désigne nos longs nez en riant.

Along the Mekong river


De NEAK LOEANG à CHAU DOC 88kms
Jeudi 19 février

Along the river Mékong

La partie vietnamienne du delta du Mékong où nous allons faisait partie autrefois du Cambodge.Elle est encore peuplée majoritairement de Khmer;la transition s'annonce donc facile.Nous allons passer d'un royaume à un état communiste.

La petite route tranquille repèrée hier soir s'avère très animée au lever du jour ;nous pensions trouver une piste déserte ,c'est une route bordée d'habitations dans un paysage luxuriant sans discontinuer sur 45kms.
De temps en nous cotoyons le seigneur des environs the river Mékong qui coule des jours tranquilles après sa descente du Tibet.

Sa proximité offre à ses habitants tout ce qu'il faut pour vivre:
Ses eaux poissoneuse et sur ses terres d'aluvions arrosées des cultures maraichères,du mais ,du riz.Aussi des vergers de kiwi.

Nous en achetons de délicieux à une femme au bord de la route pour utiliser nos derniers riels.Toute la matinée nous avons eu des signes de sympathie.Des femmes qui nous adressent des sourires épanouis.D'autres agitent la main du bébé pour lui apprendre à dire « hello ».Une petite fille qui porte sa petite soeur sur son vélo lâche le guidon pour nous faire un signe de la main.Les hommes ne sont pas de reste.J'aime la bonté de ce peuple Khmer martyrisé pendant plusieurs décennies qui se reconstruit avec des valeurs humaines étrangères à une majorité d'occidentaux.
Le boudhisme y est sans doute pour beaucoup.
La frontière n'est plus très loin,un militaire à moto s'arrète à mon niveau. « Vous allez à la frontière -Oui -C'est dans 5 kms ;vous ètes de quel pays -France-Mon cousin travaille à Paris;bye bye.
Une chicane faite d'un barbelé dérisoire et d'une barrière matérialise la frontière.Les locaux passent à coté sans s'arrèter.Il n'y a pas de file d'attente de voitures et de camions car elles sont rarissimes sur ce trajet.L'officier nous invite à revenir 1km en arrière où se trouve l'immigracion et nous fait accompagner par un policier à moto .Nous comprenons pourquoi quand celui-ci s'engage dans un chemin de terre strié d'ornières sèchées.L'immigracion est située au bord du fleuve et contrôle essentiellement les passages fluviaux.Nous y retrouvons des touristes occidentaux.Le poste est désert et nous repartons une minute après avec l'indispensable coup de tampon de sortie du Cambodge
.Un peu plus loin le ,poste de police vietnamien.Un policier placide en uniforme vert de gris examine nos passeports .Quand il nous les rends je lui dis « kam eun »(merci en vietnamien) .Surpris il rit.Rien de tel pour se donner confiance en entrant dans un nouveau pays.Il nous faut trouver l'immigracion viet namienne.Au carrefour pas d'indication.Où aller?Pas le temps de réfléchir .Déjà un homme nous fait signe d'aller à gauche. 200m plus loin la route s'interrompt face au fleuve.Quelqu'un a vu notre interrogation et nous désigne un batiment qui s'avance sur le fleuve .

On y va par un sentier Nous y retrouvons les passagers du bateau.Un policier sort de son bureau ,y retourne avec nos passeports nous ayant invité à nous asseoir.L'attente est paisible avec courants d'airs frais et vue sur le Mékong.
On nous avait annoncé un passage de frontière avec contrôle des bagages par scanner .Rien de tout cela; un quart d'heure plus tard nous prenons la route.C'est une frontière fluviale ce qui explique l'accès quelconque pour les cyclistes .Le Loneley ferait bien d'ajouter quelques précisions.
C'est un petit bijoux de frontière que je recommande.
Il reste 35kms pour arriver à Chau Doc.Nous n'avons pas pris le temps de changer des Dongs et nous regardons avec envie les restaus qui défilent mais il faudra patienter .Nous ne voyons guère de différence avec le Cambodge ,il y a plus de motos et la circulation est plus nerveuse.
La route s'interrompt face une rivière.Des hommes nous désignent le bac qui fait une navette permanente.Il faut prendre un ticket mais nous n'avons pas de dongs .La caissière nous fait signe de passer sans payer.Quelques voitures et un flot de motos se serrent sur la rampe d'accès au bac.La route est bordée d'échoppes sans discontinuer et nous arrivons à Chau Doc.C'est une ville de 100 000 habitants.Les cargos remontent le Mékong jusque là.
La circulation y est plus rapide.L'hotel Trung Nguyen est propriété de l'état.C'est un haut de gamme .La chambre est à 19$ .Juste en face il y a le marché .Nous y voyons des achalandages de poissons inconnus.



Dans une boutique où nous achetons de l'eau nous passons un moment délicieux avec trois retraités qui parlent anglais dont l'un expatrié aux states.C'est l'occasion de vérifier la prononciation des premiers mots vietnamien appris aujourdhui.Ils nous offre le thé dans des mini tasses.

Nous avons changé des dollars pour des dongs .1$=20 000 dongs ;autant dire que nous sommes milionaires!
La moyenne sur une moto c'est 3 personnes!