de
Nong Khiao à Luang Prabang
Jeudi 15 mars
Après
la pluie de la nuit le jour se lève sur la rue de latérite
constellée de mares d'eau.
Tout
au bout se tient la cahute en bois où l'on achète les billets des
bateaux.Les vélos chargés descendent le vertigineux escalier marche par marche aidés que nous sommes par des backpackers.Il n'y a pas d'embarcadère .On passe du talus incliné au bateau par une étroite planche qui fléchit.
Il y
a 18 places dans cette barque à fond plat avec un toit .L' intérieur
est équipé de petites chaises en bois peint et de coussins.
Les
bagages sont amarrés à l'avant.Il n'y a pas de gilets de sauvetage à bord et probablement pas d'assurance
Le
captain ,de l'eau jusqu'au mollet donne de l'élan au bateau et le
moteur démarre.C'est parti pour 6 heures de naviguation .
En
dernier un couple âgé est monté à bord d'un pas alerte.
Mireille
(71 ans)et Bernard(78 ans) sont des routards aguerris de la région
Lyonnaise .Ils sont déjà venus une dizaine de fois en Asie mais ont voyagé aussi en Afrique et en Amérique du nord et du sud.A notre question : « Et l'Europe vous connaissez ? » leur réponse est : « çà c'est pour quand on sera vieux !»
Ils s'y connaissent en matériel informatique et photo et discutent sans complexxe avec des trentenaires des avantages et des inconvénients des dernières innovations.
« Nous ce qui nous intéresse dans les voyages c'est les gens ,les rencontres » me dit Mireille.
Echanger avec eux est un vrai bonheur.
Pour franchir les rapides tumultueux le bateau accélère.
Mais
pas de souci le pilote connait sa rivière mètre par mètre sur
120kms.Parmi les innombrables rochers qui affleurent il choisit le
meilleur passage avec une tranquille assurance.A mi parcours tout le
monde descend pour 500m de marche tandis que le bateau franchit un
passage délicat.
Dans la seconde partie on découvre des villages
installés en retrait de la rivière.Des jeunes enfants nus jouent
dans l'eau
.Pour cette population le seul chemin c'est la rivière.Ici
on vit du poisson,des légumes des petits jardins fertiles ,des
fruits de la jungle .Le bétail fournit la viande et le lait.
Mais
voici d'étranges silhouettes d'hommes penchés sur l'eau.Ce sont des
orpailleurs équipés de masques et de tamis
.Plus loin nous voyons
des équipements mécaniques
qui
servent à pomper le lit sableux de la rivière et aussi des pelles
mécaniques.
La
Nam Ou n'a pas fini de livrer ses richesses.
Ce
sont nos deux voisins de derrière qui nous expliquent cette activité
.Ils voyagent en Asie depuis une trentaine d'années et nous ont
montré des superbes photos de minorités qu'ils viennent de visiter
et qui se situent à deux heures de marche tout près de la frontière
chinoise.Les enfant qui n'avaient jamais vu de blancs avaient peur
et pleuraient quand ils sont arrivés.
Les
passages de rapides se succèdent avec parfois des creux d'un demi
mètre.
A la
mi mars l'eau est au plus bas et un passage oblige les deux pilotes à
tirer le bateau
qui
racle le fond caillouteux et sableux.
Après
avoir dépassé une haute et verticale paroi la rivière s'élargit
pour rejoindre le Mékong.Au confluent se trouve la grotte de Pak Ou
qui contient de nombreux Budhas.
Nous sommes maintenant sur un grand boulevard où circulent des bateaux plus gros
.Des balises délimitent les passages dangereux.
Aux
abords de Luang Prabang ,en cette fin de journée des moines
s'acheminent sur le rivage.
Moteur
éteint le bateau fait un arc de cercle pour venir se ranger contre
le ponton fait de bidons plastique au pied de l'escalier de plusieurs
centaines de marches.
Un
bacpacker anglais monte les valises de Mireille et Bernard.
Tandis que
Evelyne m'attend à l'arrivée avec les sacoches je monte les vélos
l'un après l'autre.
Bernard
monte à son rythme avec des arrèts .Je lui propose de porter son
petit sac à dos .Il me répond en souriant :c'est moi que j'ai du mal à monter.
Ils n'ont pas retenu d'hotels mais l'imprévu est le cadet de leurs soucis.
Pour
nous qui retrouvons la chambre du début de la semaine ,nous avons
l'impression de rentrer à la maison et il flotte dans nos tètes
comme un air de vacances.
Bonsoir à vous deux.je sens bien la fin de ce beaux voyage,veinards!!
RépondreSupprimerA ton retour,dans notre beau pays,je te présenterai deux nouveaux lascars,possibles futurs équipiers pour d'autres nouveaux horizons.
Bonne fin de voyage et bon retour,et déja un grand bravo!!!
Amicalement,André