mercredi 15 février 2012

Pleikan -Attopeu ,l'étape impossible


De Pleikan(Viet Nam) à Attopeu (Laos)
138 kms 8h20 de vélo
Samedi 11 Février

Par delà les toits de la petite ville laotienne de Attopeu et de ses palmiers ,écrasée de chaleur ,se découpe la silhouette estompée du plateau des Boloven où nous passerons ces prochains jours.
Nous y sommes arrivés hier soir à la nuit au terme d'une étape impossible à priori, commencée au lever du jour.
La route que nous suivons depuis la frontière sur 115kms existe depuis quelques années ,justifiée par les exportations de bois vers le Viet Nam
Par une montée régulière de 20kms depuis Pleikan (Viet nam)on atteint les 790m d'altitude de la frontière.De là-haut on découvre les monts laotiens couverts de forèt tropicale.
Cette frontière ouverte récemment a des bâtiments de grande dimension en prévision d'un trafic important.A 9h du matin elle est déserte avec une longue file d'attente de camions forestiers coté Laos
Au poste de police laotien un policier dans son guichet saisit la liasse de billet que lui tend un compatriote ,en range la moitié dans le tiroir de son bureau et l'autre ...dans la poche de sa chemisette.Pour nous les formalités seront vite expédiées sans complication.
Nous changeons les derniers dongs contre des kips ,faisons des provisions d'eau et nous lançons dans les pentes raides pour un raid inconnu de 115kms.Le Loneley annonce une longue descente.
6kms plus loin la descente est terminée et fait place à une succession interminable de montées casse-pattes à 10 et 12%
.
Plus aucun trafic routier et dans le calme absolu de la jungle tropicale nous profitons des chants d'oiseaux inconnus.Par palliers nous gravissons pendant plusieurs heures cet escalier géant.Interminable!
Le régime de bananes acheté la veille est presque terminé.Les réserves d'eau chaude aussi.Les jambes qui tournaient facilement sur le petit plateau demandent maintenant des efforts.Le capital énergie commence à ètre entamé.Visiblement cette étape est bien trop longue pour nous aujourdhui.Arrètons nous à l'ombre pour manger.
Un km plus loin nous émergeons de la forèt;nous avons atteint le point haut à 800m ,altitude de la frontière (en france on l'appelerait un col).Cette fois la descente est très longue avec quelques courtes montées
Au km 80 la jungle fait place à une vaste clairière avec au milieu le village far west dont nous a parlé vincent.Il s'agit de maisons en bois sur pilotis ou grouille de la marmaille.
C'est une aubaine cette buvette où l'on boit des coca glacés.
Voyant que nous sommes fatigués le patron nous propose de nous emmener à Attopeu  avec son pick up.
Bien sûr ,nous sommes intéressés mais pas à 50 dollars.La négociation ne s'éternise pas .Nous remontons sur nos vélos sous la fournaise pour attaquer la prochaine côte
qui dépasse les 10% .Il faudra mettre pied à terre;une sale bète commence à s'agiter
dans une de mes cuisses,c'est une crampe .Je sais maintenent gérer ce problème en laissant pédaler l'autre jambe en attendant que cela passe.Evelyne est épuisée depuis un certain temps.Elle continue au mental en championne de course à pied qu'elle a été. .
Nous mangeons tout notre ravitaillement et buvons beaucoup.
La route part en oblique pour couper l'arète montagneuse .Et puis soudain
le panorama s'étale en contrebas ,immense .La descente se prolonge par la plaine .Finies les montées.
Il nous reste 45 kms à parcourir pour arriver à Attopeu et deux heures de jour.
A 25km/h de moyenne nous avalons les kms de faux plat descendant.Nous commençons à trouver les premiers peuplements 20kms avant Attopeu.Il s'agit de minorités à la peau brune qui vivent pauvrement dans des baraques en bois sur pilotis et ouvertes à tous vents.
Des jeunes filles reviennent du puits avec deux seaux qu'elles portent en balancier avec un élégant mouvement d'épaules.
A la nuit tombée nous franchissons le pont d'Attopeu, drapé de guirlandes lumineuses qui enjambe la Sékong large rivière issue du plateau des Boloven. .Nous sommes arrivés à Attopeu.Quelques rares voitures et motos circulent au ralenti sur la grande rue.Plus besoin de se méfier de la circulation .Enfin le calme dont on a rèvé au Viet Nam.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire