jeudi 16 février 2012

Sékong Paksong


SEKONG -PAKSONG en solo 105 kms

Lundi 13 février
Dès 5h30 du matin à Sékong les hauts parleurs diffusent la radio d'état.Informations,communiqués ,musique .Pas besoin d'acheter de radio ici ,l'état communiste y pourvoie.
Tandis que Evelyne va partir de son coté pour rejoindre directement Taat Lo je vais repartir 30 kms en arrière pour prendre cette piste de latérite qui mène sur le plateau des Bolovens avec étape à Paksong.
A 6h nous nous dirigeons vers le marché pour essayer de trouver de la baguette française ,sinon c'est nouilles chinoises et ce n'est pas l'idéal pour pédaler.


La femme qui tient la roulotte nous fait des sandwichs épicés.Son mari est assis sur son hamac.C'est une image assez courante de la femme active et de son mari indolent.
Evelyne fait ses débuts de cyclovoyageuse à l'étranger en solo.Nous restons en contact par sms.

Quelques kms au nord du croisement vers Paksong je vais visiter des chutes sur la Sékong qui se déploient sur une centaine de mètres.Le lieu est désert.


Dans le hameau les gens juchés sur leur maison sur pilotis me saluent:Sabaïdii !
La piste de latérite que je prend me rappelle celle que nous avons pris en Bolivie Luc,Alain et moi qui nous emmenait vers l'inconnu pour plusieurs semaines.
Seul dans cet univers sauvage je me sens bien ,je m'arrète fréquemment photographier,écouter les oiseaux.

La piste étroite et cahotante est en travaux et sera bientôt une large route surèlevée.
Quelques passages difficiles là où travaillent les engins qui soulèvent des nuages de poussière rouge.Et puis des pentes effayantes qui partent à l'assaut de l'azur
.
Au km 16 une première chute de 30m après 3 ponts où des ouvriers préparent la ferraille
pour du béton armé.

Deux kms plus loin dans un virage est indiquée la fameuse chute de Katamtok qui dévale de la jungle sur 100m de haut dans un fracas sonore que l'on entend de loin.
Un chemin est indiqué pour s'y rendre.Je ne peux pas abandonner mes affaires pendant une heure et il est midi et le je n'ai parcouru que 20 kms sur 75 .L'altimètre indique 500mètres et Paksong est à 1300m.Les 10 kms suivants vont ètre très durs.Je n'ai plus rien à boire .Au premier village de minorités je me dirige vers une échope.Il n'y a que des enfants.La grande soeur de 11 ans environ a l'aplomb d'une matrone.Je prends 2 bouteilles de Pepsi et sort un billet de 20 000kips (2 €) elle me fait signe qu'il n'y en a pas assez et essaie d'en prendre un second dans mon porte monnaie ;je le remets à sa place . d'une main ferme elle tient une bouteille .Le prix normal est 5000kips .Je prends l'autre bouteille qui m'a coûté aussi chère qu'en France.Inutile d'attendre la monnaie .Elle n'insiste pas .1 euro est sans doute plus important pour elle que pour moi..
Vers le km 35 je suis définitivement sur le plateau.

Les maisonettes se succèdent ,noyées dans les premiers champs de café.Au milieu d'une longue ligne droite je m'arrète manger des gâteaux .Un enfant fait des tours à vélo .Je lui fais signe :tu en veux un .Il aquisce et mains jointes me remercie :kop jaï.
Il n'est que 14h quand un homme me fait signe en anglais depuis une buvette.Il est laotien
exilé de longue date en Australie et est venu voir sa famille au village.
Il m'apprend que pour aller à Paksong ce n'est pas difficile et c'est vrai que la piste sur les 30 prochains kms est régulière à 3%.
Le paysage est noyé dans un voile caractéristique des longues périodes de chaleur.
A 20 kms de l'arrivée la piste est devenu un lit de cailloux infâme.Un pick up s'arrète
En descend un anglais genre ONG en mission qui me propose de monter .Je pense tout de suite à Evelyne qui en pareil cas n'hésiterait pas .Je dis simplement que je ne suis
pas fatigué ,qu'il fait beau donc je continue.J'aime bien terminer ce que j'ai entrepris.
Quand un peu plus loin la dégradation s'accentue et que mon pneu avant se dégonfle régulièrement,je me demande si j'ai bien fait.
Une demie heure avant la nuit j'arrive à Paksong .Je fais une pause chez le hollandais
qui fait le commerce de café pour profiter de sa connexion wi fi;.
Je vais loger à la guest house Savanna au bord de l'eau près du pont.Le propriétaire parle français.Il fait frais sur le plateau à la tombée de la nuit.

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